Le vendredi 28 juin 2024 nous avons eu la chance d’organiser un tournoi à la prison de Vivonne entre la Maison d’Arrêt et le Centre de Détention. Cet événement marquait la fin d’un premier cycle de découverte, d’initiation et de perfectionnement au jeu d’échecs pour de nombreux détenus qui ont assisté aux ateliers animés par des bénévoles de Poitiers-Migné Echecs au sein même du centre pénitentiaire.
De nombreux bénévoles du club de Poitiers-Migné se sont rendus à Vivonne deux fois par semaine pendant quatre mois pour des séances de 2h où les amateurs d’échecs ont pu apprendre les règles du jeu, pratiquer entre eux, discuter et poser des questions aux animateurs. Ce tournoi, où 18 participants et participantes se sont affrontés sur le plateau, a été l’occasion de mettre cet apprentissage à profit et de défier des joueurs et joueuses débutants et chevronnés de notre club.
Cet événement a été particulièrement apprécié par les détenus, qui nous ont avoué que le temps passait plus vite devant une partie d’échecs. Ils ont souligné les vertus de la concentration et de la réflexion lors d’un temps privilégié et dédié au jeu. Tous les joueurs ont été récompensés par des livres et des revues d’échecs, pour pouvoir, s’ils le souhaitent, se replonger dans le monde des 64 cases.
Poitiers-Migné Echecs est particulièrement heureux de pouvoir diffuser le jeu d’échecs à des publics empêchés et de participer à leur réinsertion sociale en créant du lien par le jeu, qui est un outil privilégié pour favoriser les échanges, la réflexion commune et développer l’empathie envers son adversaire et ses coéquipiers. En plus d’être un langage universel où chacun a pu s’exprimer sans pour autant parler la même langue, le jeu d’échecs a le pouvoir de gommer toutes les différences, qu’elles soient sociales, physiques ou culturelles. Le jeu nous semble ainsi être un garant de l’égalité des chances, c’est pourquoi nous poursuivrons dès la rentrée nos ateliers au sein de la prison de Vivonne, et essaierons de développer cette activité au quartier pour femmes, un public doublement empêché dans le monde des échecs de part notamment une barrière sociale bien installée.